vendredi 23 mars 2012

Sans titre

C'est fréquent : quand il y a trop de choses à dire , que ce soit dans une peinture, une sculpture  ou dans ce blog - qui veut combler un certain retard  ou un retard certain! - l'auteur met sur le cartel: sans titre.
L’œuvre (ou le blog) devient un espèce de fourre-tout où l'imagination trouve librement ses repères à moins qu'elle ne se perde définitivement à la suite d'efforts cérébraux intenses pour rassembler les images du puzzle. Dans ces cas là et tout à fait paradoxalement le "sans titre" est accompagné d'une notice explicative (une fiche de médiation) tant et si bien que j'accompagnerai mes images d'une légende "GPS."
Vue d'atelier et quelques reliquaires
Commençons par Montauban où il y a quelques semaines je retrouvais  Paul Duchein  et ses "boites"
Le choix éditorial du catalogue "Mises en Boites" (exposition réalisée en début d'année 2011 à ARTEUM) n'avait pas permis de mettre (comme dans un précédent catalogue "La beauté des restes" ) des vues d'atelier. Or c'est bien cela:  l'amoncellement des restes et d'objets hétéroclites qui, dans ce cas, va permettre à l'inconscient "d'associer", d'assembler. Je ne reviendrai pas sur ce type de démarche de type surréaliste, genre "cadavre exquis".
le fouillis terreau de l'imaginaire
Il faut aussi être habité par un "esprit glaneur" ou être atteint du mal aigu de la "collectionnite". Paul Duchein est de cela pour son plus grand bonheur et le nôtre. 


Une boite en cours.. et la main du maitre
Une véritable bibliothèque.. et ce n'est qu'une partie 




Je ne peux me résoudre à quitter Paul D. sans vous avoir livré une toute petite part de sa collection avec cette œuvre de Marie Rose LORTET (croisée il y a fort longtemps à la Biennale Internationale d'Art textile de Lausanne)
mini textile de Marie-rose Lortet(photo ph. Groscaux)

je repense alors à cette belle exposition de masques de Erhad  Stiefel (voir ci dessous) que le Bois de l'aune nous donne encore à voir jusqu'au 31 mars.

Je ne peux quitter  Montauban sans parler du Musée Ingres (on y voit son célèbre violon!) : colossal bâtiment en bordure du Tarn mélange de château fort, de "château neuf", de palais épiscopal, passé un temps d'Hôtel de Ville, et aujourd'hui musée du XXI ème siècle.
Bien sûr à l'intérieur  des dessins , des peintures en quantité tout aussi colossale avec une salle réservée à des œuvres contemporaines où plusieurs artistes ont joué le jeu de : "œuvre d'après..." pas de plagiat cela s'entend mais une libre interprétation. Pour ma part j'ai retenu Ernest PIGON-ERNEST
Ange de droite d'après le Vœu de Louis XIII d'Ingres
Bon je m’aperçois que j'ai encore beaucoup d'images à livrer et que le temps me manque. Alors pour conclure une vidéo/danse en lumière noire. Travail sur le corps, sur la ligne en mouvement étrange comme les spectacles de magie noire qui intriguaient quand j"allais à l'Alcazar de Marseille aujourd'hui reconverti en une belle bibliothèque.japan tron dance you tube

dimanche 11 mars 2012

AR(T)LES

de gauche à droite Clergue, Alechinsky et M. Moutashar
En ce samedi 10 mars , à 15h avait lieu au Musée Réattu, à Arles une rencontre amicale entre Pierre Alechinsky et Michèle Moutashar, conservatrice. Ils étaient entouré de la Suite des bouches du Rhône (15 dessins de 200 m de haut par 0,90 m de large qui formaient comme un écrin de part et d'autre de leurs visages et des auditeurs. Il serait trop long de retranscrire ici toute ces "belles paroles" (au vrai sens du terme) que j'ai perçu plus comme une suite d'aphorismes ou d'histoires drôles qui émaillent la vie de cet artiste qui parcours le monde avec une galerie à Paris et une autre à New York et de nombreuses expositions ici ou là , à Aix en Provence notamment, au musée Granet (merci M. Ely).
"D'un dessin à l'autre je me surprend moi-même". "Il ne peut y avoir de lassitude (dans une apparente répétition) car je perds la mémoire du premier dessin arrivé au troisième" . Bref une simplicité, un humour aussi. Serait-ce une "belgitude" qui lui confère cette jeunesse dans son travail et ses réparties, qui le rapproche -il le disait lui-même à moins que ce ne soit Lucien Clergue - de Magritte.
Clergue . Alechinsky
Serait-ce la présence amicale de Lucien Clergue qui lui aussi partage "l'eau" : "encre" pour l'un ,  "vague" pour le photographe.
Comme je suis un "fan", un "groupie" , j'ai eu plaisir à lui serrer la main chez Actes Sud où il était venu acheter quelques livres. C'est rien ? Ça peut paraitre même idiot. Mais tant pis...D'autres font bien ça avec des rockers, des chanteurs de blues, sans parler des joueurs de foot... ce qui n'est as mon cas bien sûr!

Ces dessins sont regroupés dans une exposition intitulée ACTE V : Acte final dans une pièce de théâtre, où l'intrigue trouve son dénouement. La fin d'un cycle dans l'histoire du musée qui a permis la redécouverte d'une collection sous toutes ses coutures, avant le début d'une nouvelle époque (extrait du flyers de com.) Choix pertinent d’œuvres contemporaines tant en photographies qu'en peintures qu'en sculptures
Max Charvolen  "16 rue Dieudonné" 2001
Evelyn Ortlieb 
comme si se constituait ainsi au fil des salles  une "collection personnelle" dont on ne peut que féliciter M. Moutashar de l'avoir rassemblée. Que du bonheur!
Evelyn Ortlieb  "Bache"
Brigitte Garcia Terre 1999
 (J'ouvre une parenthèse pour dire que cette jeune artiste (née en 1960)que j'avais eu la chance de connaitre  est décédée en 2002. Son travail atypique, tout en finesse et tendresse est conservé au Musée Réattu suite au dépôt qu'à fait son époux le chorégraphe Georges Apaix. Il conviendrait qu'une rétrospective exhume ce travail, à l'image de celui d'Evelyn Ortlieb dans la salle du RDC).


De plus j'ai rencontré un ami graveur: Ingo Hoffmann. Son atelier est à Boulbon. Son site est enregistré colonne de droite. C'est un excellent "maitre de stage" formé à l'école allemande, c'est tout dire et Boulbon est un petit paradis sur terre (rural et sans snobisme, convivial quoi!)  dans les bouches du Rhône pas très loin d'Arles.

Pour conclure un travail de Pierre Alechinsky... qui aurait pu s'inscrire dans la suite arlésienne qu'à présenté ARTEUM musée d'art contemporain, en novembre dernier.

ville d'arles