mardi 26 septembre 2017

Jacques TRUPHEMUS

Cet article pour rendre hommage, à ma manière et par cette simple publication,  au peintre Jacques Truphémus disparu le 8 septembre 2017. 
Je ne connaissais cet immense artiste qu' après avoir vu deux expositions l'une en 2005/2006 au Musée Paul Dini de Ville Franche sur Saône, l'autre, plus récemment, dans la prestigieuse galerie Claude Bernard.
Pas de critique, bien sûr, seulement deux textes de Jacques Truphémus:

Autoportrait, 2002 Huile sur toile 130x97 cm
Durant mes études aux Beaux Arts de Lyon, j'ai fait de nombreuses copies au Musée Saint Pierre. Je crois que j'ai beaucoup appris en copiant Corot, Delacroix...La finesse des gris chez l'un, la science des couleurs chez l'autre. De copier la femme au perroquet de Delacroix a été une véritable révélation.
Dans l'acte de copier, dans un musée, une toile qui vous attire particulièrement, à condition de ne pas rechercher une quelconque et stérile imitation, on parvient assez vite à sentir la nécessité qui préside à sa conception, à retrouver la fraîcheur première de l'émotion, s'émerveillant de la justesse des moyens d'expressions.
Le sentiment d'avoir accès à l'intelligence secrète du peintre ... à sa qualité d'âme... C'est une communication intime qui s'établit. C'est surtout une grande leçon d'humilité.
Il y a une forme de réflexion propre au peintre qui ne peut se faire que dans le travail et le pinceau à la main.
L'essentiel ne peut se dire autrement.
 (2005)
Fenêtre en Cévennes, 2003 Huile sur toile 116x81 cm
Les souci matériels sont éliminés. Entre la sensation et l'exécution, je le ressens moi-même avec un grand plaisir, pendant que les choses se font, j'apprécie de voir que je n'ai pas à m'en occuper. Les choses s'inscrivent d'elles-même(...) Il y a des périodes très intenses, et puis quand les choses commencent à devenir plus délicates, j'ai quand même toujours, à la main un chiffon...) , effacer compte autant que déposer sur la toile. Et à certains moments, pour que la toile ne sente pas l'effort, je préfère prendre l'essence, un chiffon, enlever la partie qui me gêne et repartir dans la même fraîcheur.
2002
Le jabot blanc, harmonieorange et ocre
1998 Huile sur toile 90x90 cm

Les docments photographiques sont extraits du catalogue Jacques TRUPHEMUS , un peintre de l'intime paru suite à l'exposition de ses travaux au  musée Paul Dini;du 16/09/2005 au 19/03/2006.

Merci à Alain Paire de m'avoir signalé sur les réseaux sociaux, l'annonce de cette disparition.

mardi 12 septembre 2017

Théo Jansen's strandbeest

L'art en mouvement de Théo Jansen. Du rêve à l'état pur.


Travail aperçu pour la première fois au Palais de Tokyo dans une exposition mémorable : Le bord des mondes début 2015.




L'HOTEL D'AGAR à CAVAILLON

Non l'hotel d'Agar n'est pas un lieu où dormir sur ses deux oreilles, mais bien au contraire où il vous faudra garder les yeux bien ouvert et la mémoire en éveil pour engranger tous les objets, les peintures présentés ici sur trois étages plus une cour et rêver ensuite.
Je disais dans un article précédent une caverne d'Ali Baba que les propriétaires Christian et Véronique et aujourd'hui leur deux fils nous ouvrent  avec générosité et un sens du partage rare chez les collectionneurs. 
Un deuxième lien nous renseigne plus avant sur cet hotel devenu monument historique très récemment.
Aujourd'hui et jusqu'au 24 septembre (oui, il est presque trop tard pour avertir mes lecteurs d'une visite incontournable!) ce lieu "magique" accueille les travaux de quatre photographes de renommée internationale sous le titre de "Scénographies de sensations"
Bernard FAUCON qui réalise deux grande "bâche" en extérieur et deux installations dans les étages supérieurs. "Son regard est celui du poète qui cherche lentement par le pouvoir d'une construction, mentale, verbale, visuelle,à produire une idée" (extrait du catalogue édité pour cette exposition).


Hans SILVESTER, "témoin de la simplicité et de l'évidente beauté, infatigable voyageur, nous emmène dans la vallée de l'Omo en Ethiopie, avec de nouvelles photos où la guerre avec le pouvoir en place à introduit la Kalachnikov. Cette arme, la façon dont elle est portée, tisse une "étrange plasticité" entre elle, l'AK-47, et les corps qui l'arbore comme autrefois , arcs et carquois de flèches et sagaies.




Joel-Peter WITKIN est le plus étrange des trois et sans doute (malheureusement ) le moins connu.
Sa photographie  procède du collage. Witkin écrit en septembre 2011:
"Mon travail est basé sur la nature de l'homme et sa relation au divin. Dans le travail, j'essaie d'établir une norme et créative et intellectuelle pour la mise en scène photographique, moralement en chute libre.Certains photographes parviennent à saisir admirablement les moments de vie. Louanges leurs soient rendues. Je pense à Cartier-Bresson, et Walker Evans.
Certains photographes, comme moi, ne peuvent faire cela. Ils doivent créer l'image à photographier. Pensez à l'histoire de l'art! Elle fut entièrement inventée par les artistes, à partir d'un fait historique ou d'une réaction personnelle à la réalité, par les artistes-dont le travail est de réer une mise en scène des sens".




Horaires des visites (notamment pour les Journées du Patrimoine, sur le site de l'hotel d'Agard