dimanche 24 novembre 2013

RAPPROCHEMENTS ? osés ou pas ?

Marseille , encore capitale de la Culture jusqu'à la fin de l'année accueille au musée Cantini l’œuvre de César.... et des  photos du Pont Transbordeur. Seulement , voilà, faute de personnel cette dernière partie, la plus inintéressante pour qui connait l’œuvre de César (comme le fond de sa poche) était fermée: manque de personnel! Un samedi A.M. Autant dire que ce n'est pas à mettre au crédit de l'organisation générale de MP 2013.D'autant que Télérama N° 3332de cette semaine signale (au niveau national donc) cette exposition comme intéressante.Déception partagée avec J-J Surian , rencontré par hasard et qui venait lui aussi pour ça, précisément. César Baldaccini -pas Jules !- les marseillais connaissent.
Il y a peu, même déception au MAC, pour l'exposition Le pont où j'ai eu droit à un tarif réduit car la plus part des vidéos (80% de l'exposition)  étaient en panne.
Faut téléphoner avant, me direz vous!

Enfin! comparaison ne valant pas raison, certes, je donne à voir des images pour atténuer ma déception. La première  est une compression de César (sur le parvis du musée Cantini), intéressante, 
Compression de CESAR

Les secondes sont œuvres d'Anish Kapoor que j'avais eu le bonheur de voir à la chapelle des Beaux-arts de Paris en juin 2011.avec des travaux plutôt atypique dans son immense travail de sculpteur architecte.

Anish Kapoor


 

 
 Matières agglomérées de manières différentes pour une "accumulation" de matières rendues souples , puis endurcies par des contraintes complétement différentes.  Étrangetés visuelles qui, si besoin était pour les inconditionnels de la représentation figurative,    peuvent faire penser à un plat de pâtes type spaghetti ou nouilles chinoises. Il n'est pas interdit de mettre un peu d'humour dans tout cela.Vous aurez compris que malgré mes origines marseillaises je préféré le travail d'A.Kapoor.

 

Pour me faire pardonner - s'il y lieu?-, je termine par cette œuvre très graphique de (l'ami) César qui n'est donc pas pour me déplaire, au contraire! Une sorte "d'exvoto" ou une fois encore "la beauté des restes"  (certains lecteurs comprendront!)

Dans le même ordre d'idée.. de rapprochement, j'aimerais vous faire partager le plaisir  j'ai eu (et venant copmpenser la déception de Cantini) de me rendre à la galerie Hélène Detaille et (re)voir le travail du photographe- mais dans son cas ce terme est réducteur : plasticien; plutôt (mais ce terme est largement galvaudé) magicien alors(?)- de Gilbert Garcin.

L'interdiction

Un article de Télérama (oui, je suis abonné!) du 26 juillet 2006 nous le présentait à la rubrique photo en ces termes: on n'est pas sérieux quand on a 77 ans. Aujourd'hui donc à l'age de 84 ans, le bonhomme est toujours aussi peut sérieux et encore plus "jeune" qu'avant. Ces travaux, pleins d'humour (les légendes, indissociables des photos, nous conduisent sur des rives inouïes de l'imaginaire), évoquent Magritte, Méliès et toute la clique des surréalistes qui reviennent sur le devant de la scène à Paris. De quoi réfléchir sur "la distanciation" nécessaire  pour vivre (voire survivre)  tant bien que mal dans ce bas monde en général et dans le monde de l'art en particulier.
L'Artothèque Antonin Artaud, dont j'ai plaisir à rappeler ici le très beau travail qu'elle accomplit,  avait en son temps elle aussi organisé une belle exposition à ce Marseillais (lui aussi) en janvier-Février 2008.
La vie devant soi

Il a eu depuis les honneurs des dernières rencontres d'Arles.
Le photographe Christian Ramade croisé ce soir la dans la galerie , m'a dit avoir porter le gamin (de 77 ans! peut-être un tout petit peu moins?) sur les fonds batispmaux de cet art photographique aux multiples facettes. [Ch. Ramade me signale aussi un"rapprochement" -troublant- avec l'artiste belge Teun Hocks  (additif du 26 /11/2013) ].

En terme de rapprochements , je voudrais ici livrer quelques photos de Robert et Shana ParkeHarrison dont quelques travaux étaient exposés cet été au Musée Réattu ... (comme sur un)  dans Nuage.

Robert and Shana ParkeHarrison
Forestbed
Robert and Shana ParkeHarrison
Cloudburst
 En conclusion de ce long article sur les rapprochements (inévitables ou pas, conscients ou inconscients, déplacés ou pas, le plus souvent "à côté de la plaque" (je parle ici de mon propre travail et de certaines critiques, c'est un autre sujet!), je vous invite à aller plus loin dans la découvertes de ces plasticiens à travers les liens ci dessus ,
Pour Gilbert Garcin,  je le répéte: c'est une belle exposition à ne pas manquer jusqu'au 7 décembre que vous pouvrez couplé avec le Musée Cantini et le Pont transbordeur!!! (sous réserve de la présence de gardiens ou gardiennes.)
 
 

mercredi 9 octobre 2013

HISTOIRES DE FIL

Ce week-end dernier, Ingo et Véronique, concepteurs bénévoles depuis trois années déjà d'une manifestation éphémère dans les rue du (très) beau village de Boulon, avaient convié quelques artistes à filer si possible du bon coton.
Un fil de laine rouge nous (population villageoise et amis venus d'ailleurs) conviait par les rues à découvrir différents lieux d'exposition  et des dessins (Thésée et le Minotaure) placardés à même le mur. 

Non, ce n'était pas une intervention d' Ernest Pignon Ernest, mais je vous laisse juger de l'effet sympathique  (le blog de l'association porte le même nom!) procuré par ce type de Street Art , très en vogue ces temps ci.
A ce propos,j'ai lu qu'une salle de vente anglaise, mettrait aux enchères des pans de murs (soigneusement découpés), sur lesquels Banksy avait mis ses fameux graphes.

Mais je m'égare,! Dans l'une des maisons amicalement prêtée par un villageois, Odile XAXA nous présentait ses travaux de fil et ses livres de toiles ou de papier à la cuve, brodés, piqués.
Travail arachnéens d'Odile Xaxa

 L'édition 2013 de Drawing Now ,
Cathyn Boch
Chantal Fontvieille
Cristan Velasco

 la récente exposition (et la prochaine!) au Pavillon Vendôme : Tisser de liens1 Au fil du temps avec en particulier le travail de Carolle Bénitah ne manquent  pas d'attirer mon attention sur cette pratique "mêlée" de l'art textile et l'expression artistique la plus contemporaine.
Une autre partie importante des travaux des uns et des autres se visitait à la chapelle Sainte Anne au cœur du village.
A cette occasion, en plus d'une divagation personnelle sur le thème du fil ,
 L’intrus (Histoire de fil ) 2013

j'avais" ressorti" des réserves deux œuvres de ma période textile précisément où" le fil tissé" (en l’occurrence du sisal teinté)  revêtait (et/ou révélé) toute  l'importance de ce travail,  loin des codes habituels de la tapisserie de haute lice, loin du côté "artisanal" qui y était associé à tort.
La bande des quatre (ou les quatre bandes) Belle tache au dessus!
Fort heureusement cette exposition, qui se voulait éphémère au départ se prolonge une semaine encore dans la Chapelle Sainte Anne.
Le ruban "pieds de poule" Tissage de fibre de sisal

Certes, Boulbon c'est loin, mais tout près de l'abbaye de Montmajour où à une autre échelle, bien sûr et restons modeste! se déploie encore jusqu'au 3 novembre l'exposition Mon ile de Montmajour (labellisée MP2013) réalisée à partir des choix de Christian Lacroix.Incontournable m'a-t-on dit!
Pour terminer et sans référence aucune la lèpre des murs ou l'outrage du temps ou sans titre.
Sans titre
Rien que de la Beauté


mercredi 11 septembre 2013

Bernar VENET sur la pelouse....

Bernar VENET sur la pelouse des jardins du Pharo à Marseille: un véritable bonheur! Bien sûr, il faut aimer!
Désordre : 12 structures monumentales
 
Peut-être une invitation "médiatique" (après celle de Versailles)qui  empêche bien d'autres talents de se produire dans le cadre  de Marseille capitale Européenne de la Culture?
Pour ma part , je regrette que ces arcs ne soit pas là à demeure. Trop cher sans doute???

D'autres villes, comme Nantes (Le Voyage à Nantes) ou Lille (Lille 3000), savent pérenniser la présence des œuvres d'art présentées dans le cadre d'événements éphémères  comparables. Pourquoi pas MP13?
 
Restent les photos...et la possibilité d'une visite jusqu'à la fin de septembre.Ne serait aussi pour la vue sur le port de Marseille, le Vieux et l'autre avec le MUCEM, la tour CMA-CGM de Zaha Hadid,...et le reste.

La tour CMA-CGM (de Zaha Hadid)dans le lointain



Colossal désordre

dimanche 8 septembre 2013

LES MOISSONS DE L'ETE Simon HANTAÏ Edward BARAN

En relisant la liste des messages égrenés au fil du temps, l'an dernier j'avais intitulé un article "Cartes postales". Il s'agissait, et il s'agit!,de partager mes coups de cœur pour des artistes des expositions rencontrés ici ou là sur la route des vacances.
Le passage par Paris était attendu avec impatience , tant je souhaitais voir la rétrospective que le Centre Pompidou consacrait à Simon HANTAÏ .
Mariale m.c. 3    1962

Son œuvre, parcourue maintes fois à travers le catalogue que lui consacrait déjà en 1976 ce même Centre Pompidou, jalousement conservé dans ma bibliothèque, ne cessait de m'appeler , de me happer, de  hanter (sans jeu de mot) mon inconscient. Pratiquant à cette époque là, ce qu'il est convenu d'appeler l'art textile- et  de le réduire à tord, à l'art de la Tapisserie qu'elle soit d'Aubusson ou des Gobelins, les toiles nouées, dénouées : les Mariales, les Catamurons, les Meuns de 1960 à 1970 jusqu'aux Tabula des années 80 étaient l' exemple d'une recherche systématique, sérielle, avec des matériaux pauvres,qui convergeaient vers un ensemble que l'on qualifie volontiers aujourd'hui de" démesuré".
 François Mathey écrit à ce) propos :"Et c'est bien dans cette démesure de la révélation d'une œuvre à l'usage de tous, banale au point de laisser supposer qu'elle pourrait être faite par tout le monde, qu'elle atteint au sacré".
Blancs 1974

Je m’intéressais en fait d'avantage à la méthode au support alors que les préoccupations de S. Hantaï étaient celles d'un peintre - et quel peintre! - s'interrogeant sur la place du blanc (les Laissées, les Tabulas, Blanc). Redécouverte donc cet immense artiste à découvrir encore à travers ses propos et sa filmographie.

Tabula 12973

Puis il y eu sur le retour un arrêt au Musée des Beaux-arts d'Angers et l’œuvre tout aussi sérielle et foisonnante à la fois d' Edward Baran. Simon Hantaî (hongrois d'origine ) partage avec E. Baran (polonais d'origine) ce destin d'artistes "émigrés" qui trouvent  en France une terre d'accueil qu'ils ne quitterons plus. J'avais rencontré cet artiste à Aix-en-Provence, précisément au Musée des Tapisseries en 1981, où une exposition intitulée "Fil, Papier, Espace" lui était consacrée.Deux œuvres de cette exposition angevine ont d'ailleurs étaient prêtées par notre musée aixois.
Alphabet 2003



Sa  passion pour les cerfs-volant japonnais Edo lui inspire la technique du papier armé. Dés lors, dans  un accrochage minimaliste à même le mur, se déploient d'immenses structures de papier en parties évidées , toutes en transparences reliées entre elles par l'équivalent de la chaine et de la trame (d'un tissus ou d'une tapisserie). Des peintures plus récentes (qui m'ont moins intéressées)en passant par des "estampages" dans les années 90/2000 (La série"Toscane", sublime) génère (peut-être) le titre de cette carrière de 50 années de création foisonnante, riche et diversifiée: le chemin à l'envers ,
Salut Vincent...V    1983
 


jeudi 25 juillet 2013

85 navires PARADE(nt) dans le hall du CCIMP.

 
Soyons plus précis: PARADE est le titre d'une belle installation/exposition  dans le grand hall de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Marseille Provence en bas de la Canebière à une petite encablure du Vieux-Port. Il s'agirait - presque - d'un défilé naval déployé pour le 14 juillet, sans l'aspect rébarbatif de ce qui pourrait à travers ce cliché (nous sommes en plein mois de juillet!) le rattacher à une quelconque image militaire mais au contraire à la fête que ce jour symbolise.
La flottille sur la mer du  grand hall du CCIMP


A l'initiative de Patrick Boulanger -conservateur du patrimoine de la CCIMP- aidé dans la mise en scène par Stéphan Muntaner- et accompagné à l'étage, car il faut y monter! par les œuvres du photographe Xavier Lucchesi, 85 navires de "tout poil " accueillent le visiteur dans une féérie surprenante, merveilleuse, "renversante" à laquelle vous devriez être sensible car elle réveille(ra) en chacun le monde de l'enfance. Cette installation rappelle ces envies de confectionner ses propres modèles réduits, ces maquettes de bateaux (mais aussi d'avions, ne les écartons pas!) qui nous permettaient déjà de voyager à une échelle... imaginaire. Depuis le péristyle on peut voir tous les détails  grâce à des jumelles astucieusement disposées là pour se rapprocher de la bombarde  Volonté de Dieu , du ferry boat Mouche 4 , du vaisseau de 74 canons Marseillois , de la goélette America, du remorqueur "O Suprême", du porte container "Vivaldi, du remorqueur "Mistral", du porte-container Magellan et d'une flottille importante de paquebots aux noms plus évocateurs  les uns que les autres telle une  invitation aux voyages (comme  le fait Albert Londres dans son livre Marseille, Porte du Sud , 1927) : Champollion, Viktoria Luise, Bretagne, Kairouan.

Cet ensemble flotte, navigue, invite au départ sur un sol de miroirs . Il reflète (astucieusement) le ciel de la verrière du CCIMP. Ainsi la mer,  "l'altra faccia del cielo" est matérialisée. A moins qu'elle ne soit dématérialisée pour mieux nous inviter au rêve.
Vue plongeante:  Chausser vos jumelles depuis la passerelle.
Le rêve se poursuit par des vues plongeantes sur cette étrange Armada  (à moins que ce ne soit l'évocation inconsciente de toiles du Canaletto sur le Grand Canal à Venise???)  et par le remarquable travail de  photographies / radiographies de Xavier Lucchesi
Coupe / scan d'une caravelle... à vérifier.


Le paquebot "Chella" passé aux rayons X

: dans le salon d'honneur plongé dans l'obscurité, trois gros bateaux ont été passés au scanner de l’Hôpital de La Timone, soit 115 morceaux de films assemblés de 35 x 43 cm  se déployant sur plus de 8m de long, suspendus à hauteur d'homme.

Étrange  voyage au cœur des navires donnant des œuvres proche de dessins fantastiques qui nous ramènent là aussi à notre enfance et aux mondes imaginaires qui la peuplent.

En sortant (ou en entrant) dans le CCIMP, on ne manquera pas de s'étonner avec le "détournement de Canebière" par l'artiste Pierre Delavie : impressionnant dispositif "de mur image" qui désoriente littéralement  le marseillais de base et le touriste de passage.
Où est passée la Canebière? La vraie

mercredi 29 mai 2013

MAILA GRACIA avance masquée

L'idée d'écrire quelques mots sur le travail "atypique" de Maïla Garcia dormait depuis le début de l'année dans mes carnets. En effet, le hasard (et la nécessite! cachée, sans doute) avait conduit mes pas vers la galerie VIP 66 rue Grignan à Marseille fin d'année 2012. à la découverte d'une œuvre étrange, empreinte d'un chamanisme archaïque ou mieux "primitif" propre - peut-être? - à ses  origines latino-américaine et son enfance passée sur l'ile de la Réunion. En tout cas la beauté des objets présentés était au rendez vous pour dissiper le regard, le détourner d'une certaine banalité.
En fait, les images de l'exposition organisée à l'initiative Jean Cristofol enseignant à  l’École des Beaux-arts d'Aix en Provence, "Nouveaux Regards" en octobre 2010 à l'atelier Cézanne me revenaient elles aussi en mémoire en dehors de toute idée de répétition.
Puis tout récemment, l'association ELSTIR avait sélectionné ses travaux pour sa 29 ème édition Rendez vous des jeunes plasticiens dans  le bel espace Raphaël à Saint-Raphaël (mais c'est bien sûr!)
L'espace Raphaël à St Raphaël
Elle n'a pas reçue de prix , mais l'avenir est devant elle.L'exposition est visible jusqu'au 9 juin.
Une autre lieu accueillait son travail de sculpture à la Galerie Saint Laurent au cœur des Puces des Arnavaux à Marseille parmi les antiquaires, meubles anciens et art contemporain faisant bon ménage en matière de "chine".
Pacific Don Jacques
Après cette mise en place dans le temps,  dans les espaces d'expositions et à travers les associations qui font un travail de promotion de la jeune création, , je glisserai là quelques photos de son travail sur les "masques".
Si l'on se réfère à d'autres articles publiés plus bas, je laisse à penser que moi aussi je suis enclin à vouloir disparaitre, pour avancé masqué, où laisser place à mon double.
Car Maïla aurait fait merveille dans cette exposition sur "les figures du doubles" dont je parle ci dessous : une exposition peut en cacher une autre. 
Un texte de Maïla qui remplace toute analyse de ma part :
  


Le tout est dans la partie qui est dans le tout.

« Quand je parle de complexité, je me réfère au sens latin élémentaire du mot "complexus", "ce qui est tissé ensemble". Les constituants sont différents, mais il faut voir comme dans une tapisserie la figure d’ensemble. Le vrai problème, c’est que nous avons trop bien appris à séparer. Il vaut mieux apprendre à relier. Relier, c’est-à-dire pas seulement établir bout à bout une connexion, mais établir une connexion qui se fasse en boucle. […]  À l’origine de la vie, il s’est créé une sorte de boucle, une sorte de machinerie naturelle qui revient sur elle-même et qui produit des éléments toujours plus divers qui vont créer un être complexe qui sera vivant. Le monde lui-même s’est auto produit de façon très mystérieuse. »[…]

« le tout est plus que la somme des parties », « il existe des qualités émergentes, c'est-à-dire qui naissent de l'organisation d'un tout, et qui peuvent rétroagir sur les parties »,« le tout est également moins que la somme des parties car les parties peuvent avoir des qualités qui sont inhibées par l'organisation de l'ensemble ».

Edgar Morin, La stratégie de reliance pour l’intelligence de la complexité, in Revue Internationale de Systémique

Le monde, comme le corps, peut être vu comme un tout et/ou comme un assemblage de parties.

Chaque membre de ce corps constitue à lui seul un corps autonome, qui obéit à ses propres règles rythmiques, qui utilise son propre vocabulaire, qui organise ses architectures singulières.

Pourtant, un fil semble se tendre dans l’apparent désordre.

On peut penser à la partition qui regroupe les voix de musiciens très distincts et qui jouent dans une même composition.

C'est dans cette dynamique que j'évolue en proposant un espace qui regroupe des éléments apparemment distincts dans leur sujet, leur nature plastique, leur dynamique.

C'est une sorte de musique que je cherche, un air familier dans la rencontre des méduses et de la porcelaine, dans l'érection marine qui rend un hommage païen à la Vierge Noire des Gitans, dans l'attitude du faucon qui scrute son reflet…



Encore, le masque, comme le dit Jean Laude, spécialiste de l'Afrique, ne peut être séparé de ce tout qu'est le contexte social et rituel dans lequel il s'inscrit.

Et le corps devient le "cheval" du masque qui ne peut s'animer que grâce à lui.

Le système qui émerge ainsi, corps/masque, devient une sculpture en mouvement, un assemblage d'énergies qui, le temps de la rencontre, forme un hybride.

C'est précisément le caractère complexe, étroit et ambigu de la relation qu'entretien le corps  avec le masque qui me pousse dans cette direction.

Cette relation me semble avoir des familiarités avec l'expérience sculpturale du monde des formes. Le masque seul est certes une sculpture, mais une sculpture inerte, et même "trahie", selon les termes de Jean Laude.

Cousine Madeleine,Vierge Noire, Dame blanche
Photo de Maïla Garcia portant un heaume fait de (faux) billets de banque:L'argent roi?



Les corps et leur matière, la matière et les corps.

Il y a ici une aventure infinie à éprouver, de lignes, de masses, de textures, de couleurs et de vocabulaire.

Et le mythe peut alors devenir une sculpture comme les autres, comme les symboles qui marchent derrière lui.

L'argent et sa puissance sont aussi des matériaux à sculpter, ils ont un véritable potentiel de sculpture sous leur triste apparence de fétiche contemporain.

Dans la dynamique d’« attraction/répulsion », il me semble voir le reflet de l’Humain.



Ainsi, lorsque le concept, le signe, le symbole, le mythe s'associent au vocabulaire plastique, à la forme, au poids, à la couleur, au rythme, à la courbe, à l'absence et la résistante présence, il se déploie une existence infinie à interpréter.




Faucon

Que dire de plus!
Il me reste à vous souhaiter de croiser son travail et d'en savoir plus, la connaissance d'autrui, dans son cas, est source de richesse.

lundi 27 mai 2013

Une exposition peut en cacher une autre

19 artistes de l'association "Perspectives" viennent, après une sélection rigoureuse,  d'exposer à nouveau leur travaux sur "Les figures du Double" dans l'espace/galerie d'art contemporain 200 RD10, accueillis par Cati et Raymond Galle  à Vauvenargues qui en sont les (heureux) propriétaires.
Si j’emploie le terme habituellement utilisé par la SNCF pour signaler les dangers que peuvent encourir les gens distraits à l'approche des voies ferrées un train pouvant en cacher un autre c'est parce que dans ce cas précis et à l'inverse, il n'y a aucun "danger" à voir  (ou revoir? ) cette exposition dans ce lieu . Et si les trains se ressemblent; si, ici ce sont les mêmes œuvres et non leur double-copie conforme, l'espace d'accrochage, d'un blanc immaculé, vaste et lumineux,  opère comme par magie et transforme la vision globale des travaux.
En ce sens  cette exposition, que nous appréhendions, nous membres du bureau de l'Association et autres artistes,  comme la réplique, la redite, de celle qui avait eu lieu à Bouc-Bel-Air  du 16 au 25 février, n'est absolument pas un clone de la précédente.Les nombreux visiteurs en ce samedi dernier, soir du vernissage peuvent amicalement en attester.
 
Il y a une respiration nouvelle entre les œuvres qui en modifie la perception première pour chacune d’entre elles. Cet accrochage sur les trois niveaux que compte la galerie, incarne étrangement le  paradoxe suivant : le double (de soi ou d'une exposition!) est un autre.
File d'attente pour la lecture des "carnets de dessins de Ninon Anger et Claudette Clarac
 Une judicieuse "interaction" proposée (et nouvelle) dans cet accrochage par ces deux artistes.
Visiteurs attentifs, jeunes et moins jeunes face aux deux œuvres de Pierre Vallauri
Certains ont "discrètement" ajouter une œuvre à cette ensemble. 
 
"Du simple au triple , en passant par le double" ... une œuvre en plus!
A la lecture de l'excellent catalogue publié à cette occasion et vendu  au prix très abordable de 5 €, les plus perspicaces trouveront les intrus.... mais je ne suis pas le seul!

J'ajoute à ces éloges que Gilles Schneider -voix- et Astrid Giorgetta de la compagnie de danse Pica Pica (tient un redoublement !) - ont su admirablement et chaleureusement ponctuer cette soirée.On retrouvera avec plaisir toutes les photos de ces bons moments sur le blog de l'Association :

A voir donc et  sans retenue, dans la Perspectives d'un agréable moment de respiration à la campagne, une bouffée d'art contemporain "modéré" en sus, ,jusqu'au 9 juin du mercredi au dimanche (un dimanche à la campagne...) de 16h à 19h. Les artistes vous accueilleront avec grand plaisir.