A l'approche de l'été et des vacances, je propose (une fois de plus) des chemins de traverse dans l'arrière pays, plus communément appelée la Haute Provence.
[Je reviens un instant sur ces chemins de traverse. C'était le titre d'une exposition qui date de 1986, dont je conserve précieusement le catalogue et qui présentait en plusieurs lieux publics de la côte varoise les travaux de Georges Guye, Josée Sicard, Pierre Timan et Pascal Verbena. Les amateurs d'art reconnaitront les leurs!!! Fermons la parenthèse ]
Les paysages sont magnifiques, la nature est luxuriante. Les champs de lavande, (qui m'a-t-on dit seront fauchés d'ici à une semaine ou deux) créent des trouée d'un bleu (lavande!) d'une intensité incroyable. Quelques touristes s'arrêtent... On les comprend, devant tant de beauté naturelle, "y a pas photo!".
Première halte, à l'écart de la route dite des Alpes, à la sortie de Volx, l'écomusé de l'Olivier présente jusqu'au 4 novembre 2014 une installation de Carole Solvay et des dessins d' Alexandre Hollan autour du thème de l'arbre. Dans une ancienne usine (de traitement de la chaux reconvertie pour le circonstance), vaste et spacieuse,sont rassemblées dans la partie plus strictement muséale tout ce qui peut graviter autour de l'olivier , de l'huile produite à partir de son fruit, dans l'aire méditerranéenne, accompagné de textes chuchoter à nos oreilles confortablement assis sur des bancs, de remarquables photos et même des senteurs de thym, de romarin, de laurier émane de colonnes jusqu'à nos narines.
tronc d'olivier multi centenaire. |
Si je connaissais Alexandre Hollan et son travail inlassable et remarquable autour de l'arbre
pour l'avoir vu tant à Paris qu'à Montpellier au Musée Fabre (et avoir souhaité que ces dessins figurent dans dans la biennale de dessin initiée à ARTEUM musée d'art contemporain), j'avoue avoir été "scotché " -Il faut rester jeune dans ses écarts de langage- par l'installation de Carole Solvay, qui jusque là m'était totalement inconnue . Pardon!
Il vous faut parcourir son site au delà de ces quelques photos
Rêve d'olivier détail |
Rêve d'olivier |
L'accueil dans ce musée est particulièrement chaleureux. Un dépliant accompagnera votre visite au delà de cette première approche imagée.
Par une route qui longe la vallée de l'Asse et une descente en lacets , vous arriverez à Moustiers-Sainte -Marie où je situe ma deuxième halte . Haut lieu de la faïence, ce bourg possède un musée éponyme dont la nouvelle présentation muséographique, "réussie" je le souligne, était inaugurée ce samedi.
Grâce au mécène Pierre Jourdan Barry et quelques dépôts du Musée de Sèvres, on découvre dans "le salon bleu", par exemple, de magnifiques plats, assiettes en faïence décorés à la main,au pochoir, d'une grande finesse. Amateur de rapprochements osés, je pense qu'on est pas loin de l'aspect volatile, aérien de l’œuvre de Carole Solvay.
Les remerciements pour la rénovation du musée et son enrichissement , vont aussi vers les céramistes de Moustiers :
1/ Denis Fine qui a accueilli dans son atelier dans les années 80/90 ,une pléiade d'artistes qui rendaient un hommage à Picasso (qui avait lui-même fait le même pas vers la céramique dans l'atelier Madoura à Vallauris). Des assiettes, de petites sculptures attestent de l'imaginaire et de l'inventivité de chacun transposée dans un univers - la terre - étranger à leur pratique habituelle.
2/ Gérard Lachens est largement représenté par des sculptures - petits personnages assis au bord d'une cruche, ou juchés sur des animaux curieux - toujours pleine d'humour et de tendresse.
Un bonheur que de voir et revoir tout cela dans une proximité qui laisse perplexe car la protection, tant des faïences anciennes que ces "petits bijoux", est inexistante excepté des cameras et des écrans de contrôle.
Gérard Lachens |
Un bonheur que de voir et revoir tout cela dans une proximité qui laisse perplexe car la protection, tant des faïences anciennes que ces "petits bijoux", est inexistante excepté des cameras et des écrans de contrôle.
"Une ombre au tableau". C'est bien le mot puisque la fresque de Jérôme Galvin qui ornée la salle à la suite de celle consacrée aux faïences dites ""grotesques" a été censurée : voir le lien suivant:
Le puritanisme fait rage dans les "nouvelles"mairies. C'est bien sûr dommage.
Sans vouloir remplacer les offices du tourisme locaux, bientôt, le 5 juillet précisément, s'ouvriront deux exposition autour du travail de Claude Viallat :
1/ Au coin de l'enfer (Saint-Etienne-les-Orgues) Tauromachies
2/ Centre d'Art Boris Bojnev (Forcalquier) cerceaux et objets
Avis aux amateurs .
Bel été.