mercredi 25 mars 2015

Oculus III ISA BARBIER.

Oculus III
Je me suis interrogé sur le chiffre III;
Peut être cette œuvre vient-elle à la suite de deux autres "cercles parfaits" qu'Isa aurait accrochés dans d'autres lieux? (voir note en fin d'article)Peut-importe car à chaque fois la magie du lieux opère. Ici l'Abbaye de Silvacane à l’écart de la commune de La Roque d'Anthéron  Je veux dire qu'Isa Barbier sait en prendre sa mesure,son éclairage naturel, sa respiration. Cet oculus répond à la forme architecturale  situé sur la façade, comme un "écho" visuel et formel.
Il est éclairé dans sa transversalité par un autre fenêtre qui fait vibrer l'ensemble.
Bien que faite de plumes de goélands d'un blanc immaculé et si l’œuvre vibre à l'aulne de notre émotion , elle ne flotte pas. Elle semble solidement ancrée dans l'espace, magiquement suspendue, tendue presque.
Une dimension quasi spirituelle s'en dégage.Attendez d'être seul face à ce cercle, figure géométrique qui renvoie à son centre invisible, impalpable.   N'écourtez pas votre temps de contemplation. Toute la force de ce travail réside dans cette invitation à la contemplation, de la perfection possible ici bas.

Une autre œuvre à l'étage, (peut-être le dortoir des moines?) donne une autre perception du travail d'Isa.
Difficile à appréhender un soir de vernissage où se tenaient les discours officiels.
S'il est possible ici de remercier, au delà de l'artiste et son engagement, je voudrais citer le Maire de La Roque d'Anthéron et son équipe municipale qui ont fait confiance à Michèle Guérin, commissaire de cette exposition et de celles à venir ( Serge Plagnol, en Juillet). La qualité et l'originalité seront donc au rendez vous à venir..

Un concert Par Florian Nauche, violoncelle est annoncé pour le 11 avril 2015 à 17H.

L'exposition d'Isa Barbier dure jusqu'au 20 mai2015. Bonne visite.
Note: L'artiste me précise, avec juste raison que :
Dans le réfectoire, il y a 2 oculus  la rosace à l'ouest et un autre oculus plus petit au nord, celui des plumes est Oculus III .
L’œuvre va donc bien plus loin qu'un écho, c'est une résonance.  J'oserai même le néologisme de raisonnance, car oculus III est bel et  bien  raisonné en fonction de ce lieu;.

DURELLO à la galerie Le cinéma repaire artisque

Je n'ai pas été réactif assez vite et l'exposition s'est achévée le 14 mars .
Malgré ce, j'ai plaisir à montrer ici quelques images de cet excellent travail auquel Jean Durello nous invite au fil des années.
Je ne suis pas critique d'art loin de là. Je "sens" seulement une peinture qui s'affirme dans une fragmentation de l'image glissant vers l'abstrait tout en nous révélant le sujet (figuratif) du départ. Nous partageons , l'image mentale qui structure le tableau. Le traitement des couleurs , des matières: papiers grattés, coulures font de ce travail une œuvre réfléchie, aboutie.
Moderne solitude

Cérynie

Myx
On aura certainement plaisir à suivre l'artiste sur d'autres cimaises.
J'essaierai alors de coller à l'actualité.
A ce propos , ci dessus l' exposition en cours au Cinéma.

mardi 3 mars 2015

Cité de l'ombre. Peintures installation de A.Clif

Tel est le titre , énigmatique ,mais plein de promesses tenues (comme à son habitude) qu 'A. Clif  donne à sa nouvelle exposition, à Tourves dans le tout nouveau et reluisant (malgré ses trois années d’existence) Musée des Gueules Rouges

Pas très loin donc d'une précédente exposition de l'artiste au Pôle Culturel  des Comtes de Provence à Brignoles (voir l'article sur ce blog : la nécessité de l'eau du 22/012013). Les travaux de celle-ci ayant convaincus la conservatrice d'inviter Anne Claude à travailler sur la texture, les matières, la couleur des mines de bauxite de cette région et la vie des mineurs. Le rouge est de mise mais saturé d'ocre et de blanc , il évacue toute référence dramatique liée à cet univers angoissant auquel d'autres mines (de charbon) peuvent faire penser quand bien même un fond noir rehausse l'ensemble.



 La technique d'Anne-Claude, "peinture (qui) se fait sur tous les supports sans pinceaux avec des peintures flottantes où je mêle des pigments avec de l'huile en suspension" confère à cet ensemble un caractère  d'universalité et d'intimité de ces lieux tels qu'on les imagine.  De plus l'ambiance de ces souterrains, galeries et autres boyaux d'exploitation, le travail des mineurs sont évoqués dans un parcours reconstitué entre virtuel et réel. N'est-ce pas le but de toute représentation à travers un médium artistique, ici la peinture.
Un catalogue éponyme, Cité de l'ombre, donne la parole à l'artiste elle-même (exercice périlleux mais réussi où elle dit quelques mots sur son grand père... mineur et l'originalité de sa technique picturale), à des critiques d'art telles Christiane Courbon, Bernadette Clot-Goudard et au docteur, psychiatre Jean-Pierre Boyer dont je voudrais ici citer un extrait de sa contribution:
"Les couleurs travaillent le (ou mon) vécu d'une façon surprenante, la gamme des rouges, les jeux d'ombres et de lumières, le ruissellement de l'eau sur la rugosité des rochers me convient au spectacle étrange des combinaisons singulières propre aux éléments naturels dans un contexte particulier. C'est plus que beau, c'est une expérience troublante. Explorer le rapport de l'humain aux éléments ou forces naturelles qui l'entourent et qui l'habitent en offrant à chacun l'opportunité de découvertes ou redécouvertes."

L'accrochage est parfait. Au centre de cette salle carrée se développe un labyrinthe : installation de peintures sur voiles qui symbolisent ce "jeux" d'ombres et de lumière que les mineurs devaient connaitre à chaque descente, au détours d'une galerie à l'autre, mais aussi cette notion d'"enfermement" dans des conditions extrêmes de pollution et de sécurité plus que précaires.

Cet accrochage se poursuivra jusqu'à la fin juin.
Hâtez vous !