dimanche 8 septembre 2013

LES MOISSONS DE L'ETE Simon HANTAÏ Edward BARAN

En relisant la liste des messages égrenés au fil du temps, l'an dernier j'avais intitulé un article "Cartes postales". Il s'agissait, et il s'agit!,de partager mes coups de cœur pour des artistes des expositions rencontrés ici ou là sur la route des vacances.
Le passage par Paris était attendu avec impatience , tant je souhaitais voir la rétrospective que le Centre Pompidou consacrait à Simon HANTAÏ .
Mariale m.c. 3    1962

Son œuvre, parcourue maintes fois à travers le catalogue que lui consacrait déjà en 1976 ce même Centre Pompidou, jalousement conservé dans ma bibliothèque, ne cessait de m'appeler , de me happer, de  hanter (sans jeu de mot) mon inconscient. Pratiquant à cette époque là, ce qu'il est convenu d'appeler l'art textile- et  de le réduire à tord, à l'art de la Tapisserie qu'elle soit d'Aubusson ou des Gobelins, les toiles nouées, dénouées : les Mariales, les Catamurons, les Meuns de 1960 à 1970 jusqu'aux Tabula des années 80 étaient l' exemple d'une recherche systématique, sérielle, avec des matériaux pauvres,qui convergeaient vers un ensemble que l'on qualifie volontiers aujourd'hui de" démesuré".
 François Mathey écrit à ce) propos :"Et c'est bien dans cette démesure de la révélation d'une œuvre à l'usage de tous, banale au point de laisser supposer qu'elle pourrait être faite par tout le monde, qu'elle atteint au sacré".
Blancs 1974

Je m’intéressais en fait d'avantage à la méthode au support alors que les préoccupations de S. Hantaï étaient celles d'un peintre - et quel peintre! - s'interrogeant sur la place du blanc (les Laissées, les Tabulas, Blanc). Redécouverte donc cet immense artiste à découvrir encore à travers ses propos et sa filmographie.

Tabula 12973

Puis il y eu sur le retour un arrêt au Musée des Beaux-arts d'Angers et l’œuvre tout aussi sérielle et foisonnante à la fois d' Edward Baran. Simon Hantaî (hongrois d'origine ) partage avec E. Baran (polonais d'origine) ce destin d'artistes "émigrés" qui trouvent  en France une terre d'accueil qu'ils ne quitterons plus. J'avais rencontré cet artiste à Aix-en-Provence, précisément au Musée des Tapisseries en 1981, où une exposition intitulée "Fil, Papier, Espace" lui était consacrée.Deux œuvres de cette exposition angevine ont d'ailleurs étaient prêtées par notre musée aixois.
Alphabet 2003



Sa  passion pour les cerfs-volant japonnais Edo lui inspire la technique du papier armé. Dés lors, dans  un accrochage minimaliste à même le mur, se déploient d'immenses structures de papier en parties évidées , toutes en transparences reliées entre elles par l'équivalent de la chaine et de la trame (d'un tissus ou d'une tapisserie). Des peintures plus récentes (qui m'ont moins intéressées)en passant par des "estampages" dans les années 90/2000 (La série"Toscane", sublime) génère (peut-être) le titre de cette carrière de 50 années de création foisonnante, riche et diversifiée: le chemin à l'envers ,
Salut Vincent...V    1983
 


2 commentaires:

  1. J'ai vu cette exposition au mois de juillet avec beaucoup d'intérêt et la proximité de ces grandes toiles me procurait un bien être. J'ai été frappée par la méticuleuse préparation des toiles ! c'est de cette préparation qui n'est pas à proprement parlé de la peinture, mais un geste et quel geste! un geste appris enfant en regardant sa mère repasser. On comprend son attachement au textile ! La "peinture" n'est vraiment qu'une étape pour révéler le pli et le "blanc" comme tu l'écris... donc la peinture est la partie superficielle, comme la partie émergée d'un iceberg. Le repli, le pli, le geste de nouer, tout cela est la préparation qui fait (presque) tout Merci Pierre

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  2. Merci pour ton commentaire.Il me permet de penser qu'on n'écrit pas dans le désert de ... la toile justement,ce "support" (le vrai , textile, celui du peintre) si important pour Hantaï et la place laissée au blanc résonne pour moi avec des passages de la conférence que donnait hier Jacques Mandelbrojt à l'occasion de l'accrochage (trop bref hélas!) de ces derniers travaux à la Fondation Vasarely.
    Quand les blogs deviennent écriture à plusieurs voix , c'est un véritable régal que d'y consacrer quelques moments de réflexion , de création , d'un temps qui passe trop vite.
    Merci Florence.

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