Pour l'une d'entre elles, Artistes, vos papiers,j'ai le plaisir d'être à la fois le co-commissaire avec Frédérique Verlinden Conservatrice en chef du musée, mais aussi aussi l'un des exposants. Une fois n'est pas coutume, n'est-ce pas?
C'est aussi une façon de connaitre dans ce lieu muséal prestigieux, le retour des "regards publics" (enfants et adultes confondus) sur une sélections de travaux dont certains avaient été montrés, avec succès, faut-il le dire? à Aix-en-Provence dans le cadre de Paper'Art Project tout au long de l'année capitale Marseille Provence 2013. organisée par GUDGI.
J'apprécie que ces pièces" voyagent " d'un lieu à un autre avec un nouvel accrochage, un nouvel éclairage. De nouvelles créations entre temps viennent aussi ponctuer la progression du travail. Ce "nomadisme" devrait être pratiqué plus souvent entre musées, d'autant que nous entrons dans des périodes de restrictions budgétaires. Le partenariat qui se fait pour les créations du "spectacle vivant" devrait être étendu plus fréquemment aux arts visuels, me semble-t-il.
Les artistes : Alexandra DEUTSCH, Christine TCHOUHADJIAN, Isabelle JAROUSSE, Jean-Baptiste AUDAT, Juile DAWID, Magali LATIL, Woo-Bock LEE ont chacun un site Internet qui vous permettra d'approfondir la connaissance de leur travaux au delà des images qui suivent et qui sont forcément restrictives (et je m'en aperçois: d'une qualité douteuse!).
Isabelle JAROUSSE |
Jean-Baptiste AUDAT |
Alexandra DEUTSCH |
Christine TCHOUHADJIAN, Julie DAWID , Woo-Bock LEE |
Pierre VALLAURI |
Magali LATIL |
Cette présentation autour des matières (mot qui doit être pris dans son double sens : substance et sujet... de la collection) ne s'arrête pas là, pour le plus grand bonheur des visiteurs. Awena Cozannet donne une présentation, tenir le fil, ample et généreuse à travers des installations et des photos de travaux "textiles" réalisés lors de résidences tant en Chine qu'au Bangladesh, Myanmar et Pakistan. Un "voyage" donc dans cette matière textile, vêtement comme une seconde peau, très chargée symboliquement et émotionnellement.
Ces œuvres de fils nouées, enchevêtres, teintées indigo ou garance, redonnent ses lettres de noblesse à cette matière textile que les biennales de Lausanne avaient portées au plus haut niveau des arts plastiques, sinon au même rang que peinture et aujourd'hui la photographie , Hélas depuis son arrêt brutal en 1995 et à part l'exposition "Décorum" cette année au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, ce matériau et le potentiel de création offert semblait obsolète, désuet.
installation salle II Awena Cozannet |
A l'entresol, Arlette Vermeiren, après avoir lacérer des papiers de récupération (emballages d'agrumes, de biscuits de bonbons ou encore de papiers cadeaux) en fine lamelles, elle les noue les unes aux autres formant ainsi des rets, des filets où semblent capturés les animaux naturalisés par taxidermie (lesquels aigles, renards, singes font partie eux aussi de l'importante collection du muséum). le tissage peut aussi devenir tanière du renard.
La tanière du renard Arlette Vermeiren |
Le filet qui protège ... dans les deux sens! |
L'artiste Granjabiel propose des déclinaisons graphiques pour rapprocher bêtes et hommes . Ses dessins viennent en contrepoints d'une époustouflante présentation de singes naturalisés dont l'ensemble fait œuvre (d'art) Il ne faut pas oublier la collection Les étains d'Esculape du docteur Patrice Borel, lequel par un humour tout en "retenue scientifique", nous expliquait leurs usages du 18 ème au début du 20 ème dont une batterie de seringues et de clystères qui aujourd'hui est fort heureusement remplacés par des instruments plus "humains" car la seule vue des précédents devaient guérir les malades les plus récalcitrants!!! En conclusion , une exposition à ne manquer sous aucun prétexte. Une espèce d'injonction rare chez moi plus enclin à l'invitation. De plus , il faut le souligner (et je les en remercie ici presque publiquement) l'ensemble du personnel du musée est d'une rare compétence. Il vous accueillera avec sympathie. Vous êtes conviés aussi à vous rendre sur le site de la revue textile-art qui poursuit sa mémorable existence à travers son blog. L'expo se prolongera vue son ampleur jusqu'au mois d'avril 2015. |
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