lundi 22 octobre 2012

Du CINEMA de ROQUEVAIRE à 200RD10

J'avais usé du titre de mon précédent article De tout un peu.au mois de juin déjà..  Radoterai-je comme un vieillard sénile atteint d'un Alzheimer précoce ou bien est-ce parce que les expositions de qualité sont nombreuses en ces temps... qualifiés "de crises". J'entendais ce matin que les entrées à la FIAC, bien qu'à un tarif exorbitant (35€) selon moi, étaient en hausse ainsi que les achats d’œuvres d'art contemporaine. Sont ce les mesures gouvernementales qui confirment leur défiscalisation  cumulée à un vent de crise ou bien une médiatisation poussant à l'hystérie certains acquéreurs potentiels,  les plus fortunés vers ces" refuges existentiels" dont on peut débattre à satiété dans notre société consumériste.
Après cet écart  dont mon lecteur me pardonnera l'impertinence critique à l'égard de cette foire ; "il parle de ce qu'il n'a pas vu, le cuistre!" j'en reviens à ma quête d'images ou plus précisément à l'ouverture d'un lieu :" Le cinéma" à Roquevaire.


L'appareil de projection prêté ce soir de vernissage et miraculeusement sauvé.
les altotypes d'Alfons Alt sur le grand mur du fond

 Sur l'emplacement précisément d'un ancien cinéma , Sylvie Argondico et Corinne Ala.ont ouvert cette galerie associative avec les œuvres de notre ami Alfons Alt (altotypiste) photographe  dont j'avais évoqué le travail suite à son exposition à la Chapelle Saint Sulpice à Istres en avril dernier.
Ce lieu par son volume est surprenant, bien que pour des raisons "obscures " dues aux risques d’inondations "improbables" de l'Huveaune qui passe au pied  de l'ancien bâtiment, il ait été amputé de quelque 30 m2 couvert.
Par bonheur la façade ayant été préservée "dans son jus!", cela crée un patio fort agréable où j'imagine quelques sculptures venant se loger là et des tables en été pour se reposer ou dialoguer avec nos hôtesses. Le volume est haut de plafond, blanc, bien éclairé par des Velux en toiture rampante.
Une affluence record était attendue autour de cette inauguration et de cet artiste connu dont le choix avait été conseillé par  Claude Darras critique d'art et chroniquer littéraire.
Une foule d'amis dans ce vaste espace passant de l'image cinématographique à l'image fixe.
Claude Darras à gauche Alfons Alt à droite souriant comme à son habitude.


 Quelques artistes amis (dont je tairais les noms) était là  par amitiés et pour faire connaissance avec ce lieu en terme de perspectives peut-être, . J'ai noté dans le livre d'or " longue vie à cette structure" qui porte le non énigmatique mais prometteur de repaire d'art. Gageons que la programmation comme cela fut annoncé, attirera beaucoup de visiteurs et de collectionneur... comme la FIAC 2012!!!
Un altotype d'Alfons Alt (dont je n'ai pas noté le titre oups!)


L'image ci dessus n'est pas posée là par hasard. Elle sert de transition ,avec le lieu 200RD10 , espace bien plus  vaste que le précedent dont il n'est plus nécéssaire de faire ici la présentation ni la qualité des accrochages que nous y rencontrons depuis plusieurs années-10 ans peut-être?
Raymond Galle: Broussailles

Raymond Galle, y présente  "  broussaille et labours" en compagnie de Georges Guye qui nous livre, pour sa part, sa vision de la nature telle qu'il la voit au travers de ses marches. Ce "point de vue" du marcheur, contemplateur de  nature est suggéré par des fragments d'anatomie: une main  posée sur le bâton  du marcheur, un pied chaussé de solides cothurnes ou deux avant bras reposant sur ce même bâton afin de contempler le paysage. De grand panneaux dressés sur le mur stylisent cette nature abstraite dans un blanc immaculé qui nous transporte au delà de l'image même, dans un au delà de la forme, de la sculpture, en suspension dans une perception éthérée du monde.L'éclairage savamment dosé participe de cet état vaporeux. 
Les mains de Georges Guye ... "contemplant" un labour lointain
Le pieds de Georges Guye "en arrêt" devant les sillons du laboureur.

Aux deux étages supérieurs se déploie le travail de Raymond Galle.  Avec ce même regard de flâneur attentif (cependant) aux trésors cachés que la Nature révèle aux artistes curieux (par nature?); il nous donne à voir des broussailles enchevêtrées finement ciselées par les rehauts de noir sur fond de photographies.
A propos de ce travail (mais aussi celui de Georges Guye me semble-t-il ?) l'écrivain Ludovic Iacovo signe et conclu un très beau texte par ces mots: Que l'on se mette à contempler les traits que dessine l'agriculteur, ceux que gribouille l'enfant ou encore ceux que la broussaille élève au-dessus de l'horizon, on y perçoit une fraîcheur du trait qui à pour même origine la force (Kandinsky): force terrestre ou force végétale, l'artiste en prolonge l'écho de telle sorte que résonne en nous notre propre sentiment d'exister.

Raymond Galle : entre branches et broussailles
 

Raymond Galle poursuit de manière rigoureuse, personnelle les sillons précédemment creusés autour (ou dans) des sous bois , au pied des montagnes et la volonté photographiée,écrite et dessinée de "je voudrais devenir pierre. A signaler (aussi) les écrits de Raymond Galle La voie des pierres Avril 2012  et de l'autre côté octobre 2012.  
A voir pour la première expo jusqu'au 20/11/2012 et la seconde jusqu'au 4/11/2012. Bonne route dans tous les sens du terme.
 
 

lundi 15 octobre 2012

DE TOUT UN PEU. Le temps me manque!

Il y avait le 6 et 7 octobre à Boulbon une manifestation artistique bien sympathique intitulée "Histoires d'Arbres" naturellement concocté à Boulbon par l'association  boulbonalencresympahique.
Ce n'est pas parce que j'ai été invité par Ingo et Véronique à présenter mes "arbres de stencils" que j'affirme que c'était bien , non! 
Tricote moi un chandail

Craie en mosaïque sur le platane qui a perdu son écorce 

Ventre creux, béance naturelle, le platane résiste!

Sculpture d'Ingo Hoffmann
C'est parce dans un même élan de convivialité et de simplicité se mêlaient musique en  fanfare à trois, lectures de textes, de poèmes, aquarelles, tricot sur platane,sculptures et peintures sur arbres!!! J'ajouterais seulement quelques photos à celles très nombreuses et trés chaleureuse (il faisait encore très beau et chaud) que je vous invite à allez découvrir sur le Blog Boulbonalencresympathique .

Une autre exposition le même jour... [j'ai presque pu me dédoubler(?)] l'association Perspectives" dont je suis ici le président d'honneur , faut-il le rappeler!,  présentait dans le grand hall de la Mairie de  Peyrolles et pour la dernière fois (pleurons, pleurons pour éteindre l'incendie!) quelques "Preuves du feu" autour d'une thématique des plus chaude : le feu, après les trois autres éléments l'eau , la terre et l'air .
Deux photos encore pour se rappeler de l'excellente prestation théâtralo- chorégraphique de la Compagnie PICA-PICA, "chaude "elle aussi, sur un texte de Valère Novarina dont j'espère publier le contenu ici même dans peu de temps et  où il est question des "feux de l'amour" m'a -t-il semblé..
Amore mio!

Dove ti trova?
Comme chacun sait il n'est rien de plus combustible que l'amour qui fait sauter tous les fusibles.

Sébastien Lagrange
Soyons sérieux et revenons sur PHOTAIX 2012 , à la croisée des regards cubains et provençaux. Tout d'abord un excellent catalogue (pas cher) garde pour moi la trace de cette excellente manifestation (décidément je trouve tout excellent ce soir!). Il faut rendre hommage à La Fontaine Obscure, à son président Marc Célérier et à son équipe, qui au fil des années accueille sur les cimaises prestigieuses du Musée de Tapisseries des photographes du monde entier. Et quels photographes!
Adonis Mariano Flores Betancourt

S'ajoute à ce point de focalisation internationale donc, une kyrielle d'autres galeries qui présentent elles aussi de belles photos.
Je  citerai volontiers celles de Vincent Bercker (Nphotographiques d'hier et d'aujourd'hui)uset de Frank Marcellin.(Philippe Garcin-Marcon). Les autres galeries de ce parcours original attendent ma visite ainsi que la vôtre. La photo ci après est hors concours;;; j'ai saisi "sur le vif" ces enfants si sages, là dans leur coin à attendre sans doute leur parents artistes/ photographes que j'en suis encore tout ému!!!

sages visiteurs anonymes avant que les nombreux spectateurs ne les délogent



Pour conclure et par  la photo encore, (sortie "Perspectives" 13 octobre), un très beau panorama de la Collection FRAC Languedoc-Roussillon qui présente par le truchement de son directeur Emmanuel Latreille Questions d'images (visage de sable) jusqu'au 31 décembre. au Carré d'Art de Nîmes. Cette exposition se déploie exceptionnellement dans les salles du 1er étage habituellement réservées à la collection permanente du Carré d'art.                                   
Marylène Négro Eux/Them 2001
Pour les trente ans du FRAC, il fallait de l'espace! Il a permis un accrochage par thématiques et rapprochements des créateurs/artistes photographes de tous horizons internationaux, connus et moins connus avec une forte proportion pour les artistes de la région, ce qui est à souligner.. Cette visite commentée, initiée par l'association "Perspectives" -il est bon  de le rappeler-  était une découverte.enrichissante  par sa qualité et ses ouvertures.

Natacha Lesueur Mathilde, Chantal, Lorraine, Lucie. 2007

  
 Dommage qu'il fallut la faire au pas de course pour voir la deuxième expo de  EIJA -LIISA AHTILA, artiste scandinave internationalement connu (ah, bon!) qui présente six vidéos très inintéressantes elles aussi ... pour peu qu'on prenne là aussi le temps d'aller jusqu'au bout de chaque propos.
Nous reprenions le car pour la visite à Montpellier de l'exposition (magistrale et s'achevant le lendemain): Ombres et Lumières Caravage et le Caravagisme Européen. Là, au Musée Fabre aucune photo possible. Je renvois mon lecteur à l'abondante communication qui relate cet évènement. Côtoyer deux univers picturaux si éloignés dans la même journée amène à certaines réflexions et plus particulièrement entre la lumière captée par l'objectif photographique (relire à ce sujet  "La chambre claire" de Roland Barthes) 
et le Clair/Obscur (oxymore, je vous aime!) propre à Caravage et à ses nombreux "doubles". (Les membres de "Perspectives" comprendront.)




lundi 24 septembre 2012

Question de conservation!


Le domaine Château La Coste (en Provence) n'a certainement pas besoin que je parle de lui en terme d'excellence de sa production vinicole.la publicité qui fait dans de nombreuses revues lui assure la renommée que nous lui connaissons. Je préfère rester sur le plan de la conservation très importante pour le vin mais aussi en terme d’œuvre d'art et surtout de sculptures contemporaines.
Avec l'association "Perspectives", guidés vers ce lieu magique par Florence Laude, nous avions découvert il y a un an, le chai dessiné par Jean NOUVEL dans un "geste" architectural sans précédent en la matière et surtout dans cette Provence habituée aux tuiles rondes , au crépi et à des bâtiments orthogonaux comme en attestent les  structures anciennes et la bastide XVIIème/ XVIII ème (partie privée qui ne se visite pas et qui se devine à peine, intimité oblige). .

vue partielle de l'art center à gauche, de l'araignée de Louise Bourgeois au centre et du chai par Jean Nouvel à droite
En dehors de cette visite passionnante, et si nous n'étions pas  restés sur notre soif ce jour là, j'étais pour ma part resté sur ma faim métaphysique: l'Art center de Tadao ANDO  était en cours de finition et la visite du parc de sculptures n'était pas prévue. Seul l’amphithéâtre (Pavillon de musique) de Frank O GEHRY avait eu droit à une" indiscrétion" rapide de ma part, un simple coup d'oeil.
Frank O. Gehry pavillon de musique
Peu importe aujourd'hui ma quête d'images est satisfaite tout autant que ma curiosité laissée en attente.Sur un parcours de plus de deux heures, car pourquoi pressé le pas devant tant de beautés, forets de chênes et de pins et vignes accouplées, parsemées d’œuvres monumentales in situ à se pâmer il vous faudra flaner.. Des Origami benches (banquettes de repos) dessinées par Tadao Ando permettent des haltes nécessaire pour les marcheurs récalcitrants  et des moments de méditation bénéfiques pour tous.
Tadao Ando origami benches

Nous sommes dans l'espace du land art si tant est qu'il faille encore qualifier ces sculptures, ces architectures qui se fondent dans le paysage, se laissent envahir par la végétation et la lumière tout en laissant leur trace, leur marque pérenne.
Guggi Calix meus inebrians

Je me plais à penser que le propriétaire de ce domaine, riche certes, applique les même règles quant au choix des cépages d'une part et à l'implantation des œuvres d'autre part et à leur vieillissement, à leur conservation. .
Louise Bourgeois crouching spider

Richard Serra Aix
C'est beau. Le droit d'entrée peut paraitre cher! mais ça vaut bien deux séances de cinéma (à tarif réduit au Mazarin!. Allez y avec du soleil sur la tête et dans le cœur. Il n'y rien à comprendre ni a expliquer. Ne cherchez pas autre chose que ce que vous voyez même si surtout (ou apparemment) ça ne ressemble à rien!
 Sean Scully wall of light cubed   

mardi 18 septembre 2012

ENTRETIEN (improbable) avec Georges RINAUDO



Par ce beau dimanche de fin d'été, un été devenu indien ou mieux "ciotadin", j'ai décidé de me rendre à La Cioat donc, chez Georges RINAUDO, et cela à la suite des entretiens que nous préparons Florence Laude et moi en vue  de l'exposition "Traits...intimes" à ARTEUM musée d'art contemporain en fin d'année du 21 novembre au 22 décembre 2012.
Je savais déjà, par téléphone, que Georges, ami de longue date (et complice de multiples expositions en tandem), ne dirait pas d'avantage que les quelques réponses sibyllines qu'il nous avait transmises par la poste (n’espérez rien de lui par Internet!).
 Question:Pourquoi le dessin ? C'est moins salissant que la peinture 
ou bien: Qu'exige le dessin? Un crayon.

Le seul fait que j'ajoute aujourd'hui: un crayon... bien taillé, comme en atteste la photo ci-jointe (où s'accumulent dans un grand plat, les rognures de bois de Critérium HB1 à 9), tombe tellement sous le sens,qu'il ne l'aurait pas dit ou cru bon de le préciser.
Récolte de rognures de bois de Critérium
Question :Le dessin rêvé ?: C'est un dessin réussi.
L'évidence est telle, à nouveau, cumulée à une réelle  modestie  qu'il laisse à celui qui regarde ses dessins, le soin de voir, d'y voir non pas ce qu'il a voulu dire ou montrer - ce serait présomptueux de sa part - mais ce que un tel , une telle en attend, lui le "voyeur", intérieurement. Une sorte d'offrande dans l'échange et dans ce silence qui lui est cher. Je ne sais pourquoi me vient à l'esprit ce livre de Daniel Arasse: On y voit rien. A voir donc!
En vue d'une transcription agrandie "au carré"
Dés lors où  l'intimité se niche-t-elle dans son travail? Est-elle visible au delà de l'image, bien souvent transcription (au carré) de photographies personnelles ou puisées dans la  presse quotidienne dont il est un lecteur assidu.  Ou encore et en vérité, est-ce pour la qualité et l'originalité de son trait, de la trace que laissent ses crayons, mine de plomb ou de couleurs sur la feuille de papier, somme toute anonyme? Sont-ce ces hachures microscopiques, mille fois répétées, enchevêtrées serrées, ramassées qui créent  probablement une image particulière comme une marque de fabrique? Est-ce son aspect velouté voire la volupté (pour reprendre le terme de Théophile Gautier) qui s'en dégage et amène ainsi à une certaine intimité, avec l'artiste et ses sujets? Sont-ce des œuvres devenues icones contemporaines associant signifiant et signifié dans une relation "naturelle" (dixit le Petit Robert1)? 

Il y a le choix dans les nuances de gris... surtout!
Une série...plus proche de la B.D. mais toujours la phrase qui accompagne, histoire d'y voir mieux.
Georges, homme de lettre, auteur en 1990 d'un lexique élémentaire à l'usage des nouveaux distraits dont je recommande la lecture (recueil d'aphorismes que je me plais à comparer avec ceux de Louis Pons) égraine au bas de ses dessins un début de réponse, comme un garde fou pour ne pas s'égarer dans une interprétation trop éloignée de l'intention primitive .
Ainsi de la série , mot qui a tout son sens dans l'importante "production" (le mot n'est pas impropre aujourd'hui pour désigner  le travail d'un artiste.. il serait même "tendance"! ) "Tentative d'approche pour un portrait de maison de campagne du côté de la Cadière d'Azur", il insiste volontiers sur le mot portrait  en dix "facettes" ou approches intimes de sa maison tant vue de l'intérieur que de l'extérieur, avec les objets qui captent son attention du moment.
Fin de journée. La porte fenêtre de la salle de séjour et la chaise longue
 Il se compare volontiers à un peintre cubiste qui sur un même tableau aborderait le visage sous différents angles. Cette série,qui sera exposée à ARTEUM, est aujourd'hui suivie d'une autre en cours intitulée, pour l'instant, autoportrait, alors même qu'il s'agit de gens de son entourage ou non autres que lui. Peut-être glissera-t-il son propre visage, mais rien n'est moins sûr. Je pointe donc ici et à nouveau l'aspect singulier de sa démarche avec toute la subtilité des titres mentionnés au bas de ses dessins.Une multitude de dessins en cours et ceux d'hier, disposés un peu partout, m'incite à écrire, car il ne me le dira pas lui-même! que Georges est un "stakhanoviste" du trait et par extension du dessin.
Des dessins partout en attente.. écrasés de lumière

En dehors d'une "petite sieste"qu'il s'accorde comme tout bon méridional né à La Ciotat, je le sais littéralement scotché à sa table de dessin du matin au soir . Gide dit : le "stakhanovisme a été merveilleusement inventé pour secouer le nonchaloir. et Théophile Gautier parle des voluptés du nonchaloir et du bien être du chez soi. Rinaudo oscille entre ces polarités. Il voyage peu... ou beaucoup dans ses dessins à la rencontre de l'autre. Rinaudo apporte aussi à la publication des ses catalogues un soin tout particulier, attentif  quant au choix des papiers de couverture et de l'impression. Ses dessins accompagnent les récits  d'amies telles   Chris Ballaré (Le canal du Midi- une pédalée de Toulouse à Agde 2012; Au marché à Fontbarlettes 2008) ou Françoise Séloron (Recto-Verso, Collages, montages, télescopages etc...2005). On retrouve notre homme/dessin attentif aux mots et aux images, à leur rapport intime.
Après ces paroles qui paraitront flatteuses à certains et loin d'un véritable dialogue, pour ne pas terminer sur une note  par trop moniale, en cette Journée du Patrimoine, j'ai fait une halte à Pont de l'Etoile/Roquevaire où la célèbre maison de celle qui peint de Danièle Jacqui brille en permanence de ses ors et miroirs, C'est une autre histoire bien entendu!

La maison de celle qui peint de Danièle Jacqui à Roquevaire  ... bien singulière

mercredi 5 septembre 2012

Hier, aujourd'hui... et peut-être demain!

Le temps ne fait rien à l'affaire... comme dit le poème.
J'avais envie de parler des outrages du temps ou à l'inverse des réhabilitations que les hommes opèrent pour rendre aux monuments leur couleur, leur forme ancienne, sans parler des la chirurgie esthétique qui est un autre domaine, n'est-ce pas? Car la nature, elle aussi, au fil du temps (et ici au fil de l'eau en l’occurrence) modifie les architectures originelles construites par l'homme par des dépôts (calcaires notamment,comme nous allons le voir!), des salissures, des griffures, sans parler de destructions massives lors de séisme ou autre tsunami .
A l'approche des Journées du Patrimoine qui portent cette année sur le thème de l'eau, ces images (et cette fois ci, cette "enquête" et non une simple quête)sont à regarder de plus près.
Dans mon village l'eau est très présente. La rivière le Réal, la traverse d'un bout à l'autre avec une magnifique cascade sous le Grand pont à l'entrée.La source de Traconnade alimente en permanence, quatre à cinq fontaines dont la création de plus anciennes remonte à la fin du XVII ème siècle.
Le Monument aux morts en 1926 (entre les deux premiers platanes) lors d'un carnaval??? j'ai pas mieux comme témoin!
C'est peut être pour cette "abondance" et la haute valeur symbolique de l'eau, que l'architecte Gustave Salgé imagine autour du Monuments aux Morts de la première guerre mondiale, un bassin alimenté par un réseau de petits jets d'eau en façade et deux coupelles, façon bénitiers, sur les faces latérales. Le "Poilu" de circonstance,  est sculpté par Antoine Sartorio ( 1885-1988) dont la renommée dépassera nos frontières régionales (il a beaucoup travaillé avec l'architecte Gaston Castel à Marseille) pour des monuments à Vincennes , Tournon/Rhône, Santos au Brésil ou encore Nice ou Menton. Il est intéressant de visiter à Jouques (où il s'installe en 1967 après un début de carrière parisienne) son atelier et de noter qu'il est mort dans sa cent quatrième année. (A croire que l'air ou l'eau de ce village conserve, me direz vous? à moins que ce ne soit le métier de sculpteur!)

Mais revenons à notre bassin, qui est construit en 1921. L'eau coule, coule, "cool", au point qu'en 1973, on ne reconnait déjà plus le monument dans sa forme originelle.
Vue du Monument en 1973. La "couche" de calcaire est déjà bien présente
Quand j'arrive en 1981 , la couche de calcaire est encore plus impressionnante, au point que nul ne pouvait imaginé , et moi en premier, que la chose avait été construite ainsi... façon Fontaine moussue Cours Mirabeau à Aix, où nous somme bien d'accord, la même chose semble s'être produite. Il ne faut donc pas se fier aux apparences!
le monument coté latéral droit en décembre 2011 cette partie là n'est pas encore attaquée au marteau piqueur

A l'hiver dernier la commune a commandé au tailleur de pierres, Egalon Jean-Paul à Tourves (83),la restauration de ce monument. Bravo.
Février 2012 partie gauche déjà bien entamée par le marteau piqueur

Les photos prisent par Guy Lambert de l'association les Amis de Jouques sont éloquentes quand à l'épaisseur de calcaire. En 90 ans... je n'en reviens toujours pas! Le résultat est là, avec un éloquent "A nos enfants" .
 Septembre 2012 Vue de face après d écroutage. Le bassin et le bénitiers latéral droit avant remise (éventuelle) en eau
Pour l'instant, le bassin et son système d'alimentation en eau n'ont pas été remis en service. Si c'était le cas, une nouvelle génération (la troisième au moins!) viendra et verra le monument  avec des rotondités moussues apportant couleur, vie et fraicheur aux pieds du Poilu, sans se douter de ce message de reconnaissance. 
Si nous envisageons ces quelques photos sous l'angle d'une "démarche artistique" en prenant le temps qui passe comme paramètre de base, je dirai que grâce à une archéologie active et non préventive, volontaire et efficace et, dans ce cas, verticale et non horizontale, le passé revient au présent pour y retourner... peut-être!


mardi 28 août 2012

Cartes postales bis.


De Nantes il me fallait rejoindre Lille, sans arrêt, sans escale. Il est vrai que parfois trop c'est trop, et Nantes avait largement comblé mes attentes, ma quête d'images.
Au Musée des Beaux Arts de Lille l'exposition BABEL permettait de découvrir un ensemble d’œuvres d'artistes contemporains qui revisitaient le mythe biblique. Exposition thématique donc, comme nous les aimons dans certaines associations, qui permet à travers différents médias contemporains (photographie grand format, bande dessinée, installation, sculpture) d'illustrer cet épisode de la Genèse en résonance avec notre monde d'aujourd'hui.

J'affectionne particulièrement le LAM (Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut) situé à Villeneuve d’Ascq) qui dépend de Lille métropole. Construit pour abriter la donation Geneviève et Jean Masurel en 1979, sa récente extension (architecturalement très réussie) abrite la donation de l'Aracine et en fait le lieu de présentation le plus important en France en matière d'art brut (ou défini comme tel!). J'y ai retrouvé avec plaisir les œuvres de A.C.M.,couple de créateurs "énigmatiques", longtemps restés dans l'anonymat et que j'aurais bien aimé présenter dans l'exposition "La beauté des restes" réalisée en 2009 à Arteum.
A.C.M. Détail

A.C.M. sans titre

Une virée sur la côte belge, entre Zeebruge et Ostende m'a permis de localiser quelques réalisation de la triennale "Beaufort 04". La réalisation de sculptures monumentales est confiée à des artistes de renommée internationale et se trouve en grande partie sur le sable voire même dans l'eau. Seule la signalisation des lieux d'implantation laisse à désirer et je conseille aux cyclistes de faire le parcours en vélo, réduisant ainsi les problèmes d’accès et de parking. 
Michael Johansson "The move overseas"
Martine Feipel & Jean Bechameil "Many dreams"

L'étape finale se passe de commentaires. On aime ou on aime pas, le fait de "livrer" le château de Versailles  à la création contemporaine ou devrais-je dire à la gourmandise des créateurs d'horizon très variés.
L'artiste portugaise Joana Vasconcelos est cette année l'invitée.Il s'agit là, dit-elle de "la rencontre d'une vie", et d'un défi aussi (l'artiste n'a que 42 ans): "J'ai toujours pensé à Versailles". Comme l'écrit Catherine Pégard , Présidente de l’Établissement public du Château de Versailles. "Joana Vasconcelos ne cherche pas à s'intégrer à Versailles; mais à intégrer Versailles. Elle s'y confronte sans s'y affronter."
Je souligne pour ma part qu'il s'agit de la première femme plasticienne à "se mesurer" avec ce lieu mythique après Jeff Koons, Murakami, Xavier Veilhan et Bernard Venet(dont les arches de métal, sorties du sol, encadrés superbement la statut équestre de ce cher Louis XIV). Un bonheur!
Joana Vasconcelos "le Dauphin et la Dauphine"
Et pour finir suivez le guide!

dimanche 26 août 2012

Cartes postales





L'été est propice à bien de déplacements, prolongeant ainsi ceux que j'avais pu faire en ce mois de juillet, en quête d'air frais, de repos (être artiste est un métier comme un autre) et d'images. Se changer les idées, comme on dit, fait du bien. Voir et généralement apprécier le travail des autres reste pour moi un stimulant.Pourquoi se priver de cet "E(X)PO", bien que n'étant pas particulièrement sportif (à moins que courir d'un musée à l'autre soit un "sport culturel") je ne suis soumis à aucun contrôle antidoping.
Ainsi donc le premier arrêt fut pour la ville de Bourges où j'avais entendu parler quelques temps au paravent (Le monde du...)de la possible disparition de la "cathédrale de Jean Linard",
Sculpture dans "la cathédrale Jean Linard"

(céramiste de renommée internationale) qui a construit, près de La Borne (autre village célèbre pour sa terre  de grès), un ensemble architectural des plus "singulier" . Une rétrospective de son œuvre (Jean Linard étant décédé en  2010) était présentée au Musée Estève . Cela permettait de fait de voir deux œuvres magistrales en un même lieu. La Borne dispose d'un Centre Céramique Contemporaine qui accueillait cet été le travail particulièrement remarquable - parce que atypique dans son concept technique de mise en œuvre - de Rafa Perez.
rafa perez
Je passe les arrêts ici ou là avant la deuxième grande étape : Le Voyage à Nantes. Point de superlatifs assez fort pour vous faire partager mon enthousiasme Je ne citerai que deux lieux: la Galerie des Machines qui occupe (genre Friche Belle de Mai, les anciens chantiers navals de Nantes où a été créé le grand éléphant du Royal de Luxe (toujours en  activité -seule une patte m'a semblé inactive!- L'ingéniosité de François Delarozière et celle de son acolyte Pierre Orefice dépasse l'entendement dans le gigantisme qui frise (donc!) une espèce de démesure salutaire pour nos rêves les plus fou. La création cette année du Carrousel des Mondes Marins de 25 m de haut abrite une quirielle de machines qui font la joie des petits et des grands.
La maquette de l'Arbre aux Hérons  future création qui verra le jour en 2015, est actuellement survolée par un héron grandeur nature qui laisse entrevoir son gigantisme hors norme.
Le héron (grandeur réelle qui dominera l'arbre aux hérons)


Deuxième lieu et dans  un tout autre registre , "Un jour parfait, Beinaschi et Rubens invitent Yan Pei-Ming" à la Chapelle de l'Oratoire.
Yan Pei-Ming


Titre étrange pour cette exposition qui présentait trois autoportraits de l'artiste dans une attitude de méditation  en regard deux deux chefs d’œuvres de la peinture italienne et flamande. "Regard croisé" de Yan Pei-Ming dans la suite de son travail d'analyse de la peinture et du patrimoine occidental. 
L'heure avance... et la livraison de cartes postales s'interrompt jusqu'à la prochaine.